20 Jan Radiohead: In Rainbows
Voilà une affaire qui aura fait du bruit! Alors que dire sur l’effet « In Rainbows »?
Petit tour sur Wikipedia pour comprendre:
« In Rainbows est le septième album du groupe de rock britannique Radiohead. Il est sorti le 10 octobre 2007 en téléchargement, et un coffret contenant un disque supplémentaire a été mis en vente dans le commerce le 31 décembre 2007. Comme le groupe n’est plus sous contrat avec EMI, il a tenté une expérience inédite : l’album en version MP3 est téléchargeable gratuitement sur leur site internet avec la possibilité de faire un don. Si le téléchargement était accompagné d’un don, la somme de 45 pences s’ajoutait au montant initial dont la valeur est laissée à la discrétion du client. Le site Gigwise.com indique qu’à la date du 12 octobre 2007, l’album a été téléchargé 1,2 million de fois à un prix moyen de 1£. Radiohead a ainsi réalisé un coup de marketing fulgurant. «
« Non content de son petit effet marketing, le groupe nous met ici sous le nez une remise en question de la légitimité du business de la musique tel que nous le connaissons. En effet, en vous laissant fixer vous-même le prix, c’est le droit de donner une valeur à la musique de Radiohead qu’on vous donne. Sans l’avoir entendue et sans aucun élément rationnel sur lequel se baser. Ce système contourne complètement la logique actuelle qui est d’attribuer un prix à la musique différent selon son support. Alors que la musique reste la même. Plus sournois, ce choix de vente va contourner le téléchargement illégal mais surtout, il va court-circuiter toute la filière musicale. Eh oui, qui va gérer l’envoi de votre Discbox ? Pas Virgin en tout cas. Et qui héberge votre téléchargement ? Pas iTunes… » (article complet ici: http://www.expressway.fr/le-nouveau-radiohead-chasse-les-spectres/)
En effet, Radiohead a fait un coup marketing fulgurant, mais a aussi lancé un nouveau mode d’attaque face aux Majors. Suite aux abus fulgurants de ces dernières, les artistes se révoltent petit à petit. Il faut dire qu’il en va de la survie de leur indépendance musicale.
Encore un exemple tout récent, et je le connais bien pour suivre de près ce chanteur que j’ai idolâtré pendant toute mon adolescence: Robbie Williams. Même major: EMI. La maison de disques britannique EMI, label des Beatles et des Rolling Stones, a annoncé cette semaine un plan social prévoyant la suppression de 1500 à 2000 postes, ce qui représente près d’un tiers de ses effectifs dans le monde. Ces suppressions de poste devraient permettre à EMI de dégager 265 millions d’euros d’économies par an. EMI a ainsi décidé « d’éliminer les nombreux doublons dans le groupe » et de « réduire le gâchis« , en réunissant dans une seule division toutes les activités périphériques à la création comme les ventes, la fabrication et la distribution, a précisé son président, Guy Hands, par ailleurs patron de Terra Firma, qui a racheté la maison de disque en mai 2007 pour 4,2 milliards d’euros. Robbie Williams, s’est déjà désolidarisé de la nouvelle direction en annonçant le week-end dernier qu’il refusait de fournir son prochain album à EMI, son manager Tim Clarks décrivant Guy Hands comme un « esclavagiste« . Dans le Financial Times, le manager de Coldplay Dave Holmes a pour sa part indiqué qu’il gardait un esprit ouvert, mais ne conseillerait pas à un de ses jeunes artistes de signer dans une entreprise qui va connaître « trop de changements« .
Face à cette position, on trouve paradoxalement un avis inverse sur un site de fan de RW: « La crise du disque a touché EMI de plein fouet. De plus, le contrat de Robbie s’est révélé être beaucoup moins rentable que prévu : il n’a pas réussi à perçcer aux USA, et son album Rudebox fut un échec. EMI se voit donc obligé de supprimer 2000 postes supplémentaires pour sauver l’entreprise. Au moment même où l’entreprise connaît de graves difficultés, Robbie menace la maison de disques de ne pas sortir son album si la maison de disques ne lui accorde pas une avance supplémentaire pour la promotion de son album. La question est donc la suivante : EMI va-t-elle encore une fois céder aux désirs de Robbie au risque d’y perdre une fois de plus sa santé financière ? » (http://www.robbiewilliamslive.com/content/blogsection/1/113/).
Mon avis est, vous l’aurez compris, celui qui critique le nouveau dirigeant d’EMI. Mais si j’insiste autant sur EMI, c’est que et Robbie Williams, et Coldplay ont menacé d’envisager le système « In Rainbows » pour la promotion de leurs futurs opus. Simples rumeurs? Il reste à régler la question des contrats… Mais en tout cas, In Rainbows a réellement lancé une révolution au sein du monde musical.
Et l’album en lui-même dans tout ça? Il est tout bonnement excellent, à l’image des précédents opus. Je suis tombé amoureux de quelques titres dont « Videotape », la chanson de clôture de la version téléchargeable. Je le conseille vivement aux amateurs du genre. La liberté de Radiohead semble avoir été bénéfique sur la qualité musicale (et boum, un nouveau coup dans les testicules d’EMI).
Deux titres de cet album sont disponibles à l’écoute dans ma playlist (rubrique music).
La tracklisting:
- « 15 Step » – 3:57
- « Bodysnatchers » – 4:02
- « Nude » – 4:15
- « Weird Fishes/Arpeggi » – 5:18
- « All I Need » – 3:48
- « Faust Arp » – 2:09
- « Reckoner » – 4:50
- « House of Cards » – 5:28
- « Jigsaw Falling into Place » – 4:09
- « Videotape » – 4:39
Mes notes
Musique: 16/20
Packaging: NA