19 Fév Poème: Astre Eloigné
Ce poème inaugure la publication sur ce blog de tous mes poèmes, à raison d’un par semaine. Celui-ci a été écrit en novembre 2006 à Saigon, depuis le patio de la maison d’Irfan. Je tenais à vous le faire lire car en ce moment, j’ai comme une remontée à la surface de moments précis de mon année au Vietnam. Des madeleines de Proust, avec odeurs, sensations, sons, etc… Et je me revois parfaitement chez Irfan. Je revois les meubles, la luminosité. Les odeurs des pièces. Le goût des fruits frais. Le goût de l’eau fraiche en bombonne. Le bruit du vent dans les carillons de bois. Le craquement de la cigarette qui se consume… Que de souvenirs délicieux…Et dire que le voeux que je formule dans ce poème s’est réalisé…
Etoile du soir, raconte-moi
Les nuages noirs autour de toi
Pourquoi viennent-ils aussi en moi
Etoile du soir, explique
Cette dangereuse dialectique
Ce qui fait ma souffrance toujours
Ce qui m’empêche de voir le jour
Mais il faut continuer ma belle étoile
Survivre sous cet opaque voile
Jusqu’au jour où l’on sera dépassé
Nous brûlerons en un brasier
En un grand baptême du passé
Nous ne serons plus qu’un souvenir
Le jour où tomberont nos avenirs
Plus de mal en nous, plus de peurs
Le calme serein de la chaleur
La fin de toutes ces craintes
De ce spleen qui nous ereinte
Je ne veux croire en une nouvelle vie
La première m’a déjà tout pris
Je ne veux pas de deuxième chance
Ma première est en vacance
Non mon astre, ce n’est pas pessimiste
Non, ce n’est pas si fataliste
C’est juste un juste constat des choses
Un rapport de toutes mes ecchymoses
Mon étoile, tu es si loin de moi
Ou est-ce moi qui suis en fuite
Je donnerais ma vie mille fois
Pour te rejoindre au plus vite
Pour te serrer dans mes bras
Pour voir tes yeux une dernière fois
Quand les miens sont un océan
Quand mes paupières arrêtent le temps.
Unimaru 16/11/06
modifié le 20/02/08